La reconnaissance et le soutien aux femmes dans leur parcours professionnel fait depuis novembre 2019 l’objet d’une attention toute particulière. Mandaté par les conseils d’administration de l’IRET et du Collège Royal des Doyens d’honneur du Travail, un comité d’accompagnement a été chargé d’élaborer un plan d’action 2020‑2021.
Ces décisions ancrent leur légitimité dans trois constats :
- D’abord, le Collège ne compte que 7 % de femmes portant le titre de Doyen·ne d’honneur du Travail malgré leur montée en puissance dans la vie professionnelle.
- Ensuite, les statistiques annuelles nous montrent que peu de femmes participent aux sélections de Lauréat du Travail.
- Enfin, les femmes sont peu présentes dans les comités organisateurs.
Ces constats ne datent pas d’hier. Le sujet est abordé systématiquement avec tous les secteurs professionnels sans grands résultats. Il fallait donc passer à l’étape suivante et se donner les moyens d’obtenir des résultats.
Le groupe de travail, composé de représentant·e·s du Collège, de l’IRET et de deux expertes externes, travaille à un plan d’action qui comporte deux objectifs. Le premier vise l’accroissement de la participation des femmes aux procédures de sélection de Lauréat·e et Doyen·ne d’honneur du Travail. Les méthodes et moyens d’organisation des sélections sont décortiqués dans le but de produire des outils permettant de mieux inclure les femmes.
Le second objectif est plus large ; l’IRET et le Collège veulent en effet porter des propositions concrètes pour soutenir les femmes dans leur parcours professionnel.
2020, une année pas comme les autres mais pas sans avancées
Dans le cadre du premier objectif, les procédures internes et les outils mis en place au sein de l’IRET ont été passés à la loupe afin de les rendre plus accessibles aux femmes. C’est un travail de bénédictin mais qui a progressé à grand pas. On pourra dorénavant introduire la candidature d’une tierce personne. Ceci devrait contribuer à lever un obstacle à la participation qui est l’auto‑censure particulièrement répandue parmi les travailleuses, et répondra au souhait de nombreux partenaires.
Le travail se fait dans le dialogue et la confrontation des points de vue parfois divergents. Les débats sont riches et empreints de l’histoire et de l’expérience des participant·e·s. Les expertes aident à prendre de la hauteur et à faire des propositions « réalisables ».
L’importance du dialogue : Nik Van Gool, présidente de Ferm nous ouvre des horizons
À l’initiative d’Odette Van Hamme, Doyenne d’honneur du Travail, du secteur « Cultures agricoles », une délégation a rencontré en janvier 2020 Nik Van Gool, présidente de Ferm (anciennement KVLV), un réseau flamand porté essentiellement par des femmes, qui mène des activités de proximité et en milieu rural. Ferm propose également des services. Le réseau est donc l’employeur de très nombreuses femmes, actives dans divers métiers comme ceux organisés dans le cadre des titres‑services. Ferm Huishoudhulp, est membre de la fédération Federgon.
Au cours de la discussion, certaines réponses apportées par cet employeur pour satisfaire les attentes des travailleuses nous ont paru intéressantes. La flexibilité concertée des horaires de travail comme la formation permanente y trouvent une place de choix. Elles permettent aux femmes d’entrer progressivement dans la vie professionnelle. L’objectif d’émancipation est présent dans la stratégie et se concrétise dans le respect du rythme et des aspirations du personnel.
L’obtention d’une reconnaissance professionnelle a séduit notre interlocutrice qui y voit une opportunité de renforcer l’estime de soi de ces femmes souvent vulnérables. Des contacts pour avancer dans ce secteur sont en cours.
Karine Jiroflé, parlementaire et présidente de VIVA- SVV, rencontre le Comité de pilotage
C’est avec grand intérêt que le Comité d’accompagnement a reçu en février 2020 Karine Jiroflé, parlementaire fédérale, Échevine de la Ville de Haacht et Présidente nationale de VIVA-SVV (pendant flamand des Femmes Prévoyantes Socialistes). Une occasion, selon elle, de mieux connaître l’Institut et le Collège. Karine Jiroflé a parlé longuement de son expérience en matière d’égalité tant au niveau politique qu’au niveau associatif. Elle a attiré l’attention sur l’important travail parlementaire réalisé sur base d’auditions d’associations et d’experts. Et en particulier sur le rapport « Emploi et Genre » fait par les députés Els Van Hoof et Jean-Jacques Flahaut que nous ne manquerons pas de consulter.
La différence d’approche du féminisme selon les générations a également été abordée. Cet échange a mis en avant l’importance du changement de mentalité dans notre société. Les femmes se sentent encore toujours consciemment ou inconsciemment plus responsables que les hommes de l’organisation familiale. Bref, une rencontre qui nous a enrichies mutuellement. Karine Jiroflé attend avec intérêt la suite du travail.
Le projet sur les réseaux sociaux
Le succès passe également par la visibilité donnée aux objectifs. Le projet fait l’objet de publication sur le site Internet et la page Facebook de l’IRET et à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, une courte vidéo a été mise en ligne. Nous avons également posté un message de reconnaissance aux femmes pendant la pandémie dans lequel nous nous engageons à poursuivre le travail pour plus d’égalité. N’hésitez pas à les visionner sur la page Facebook IRET-KIEA.be ou en bas de page Forum des Femmes.
Plus de femmes candidates : un défi pour tous.
Lors de la dernière rencontre du comité d’accompagnement en octobre dernier, les participantes ont souligné à nouveau la nécessité si pas d’obliger, d’au moins convaincre les partenaires au sein des comités organisateurs, de faire de la participation des femmes un réel objectif de la procédure de sélection.
L’évolution de la pandémie déterminera le mode et le rythme de travail du comité d’accompagnement mais une chose est certaine, la Journée Internationale des Droits des Femmes du 8 mars 2021 reste un temps fort dans le planning.